Entretenir des réseaux de communication

3.5  Entretenir des réseaux internes et externes

Lorsque, à la suite de Morgan, nous voyons l’organisation, tel un établissement, comme un cerveau, notre regard se porte sur ses différents réseaux de communication qui la constituent, car les actions de l’établissement s’élaborent, se décident et se réalisent par et dans ces réseaux. L’efficacité de l’établissement est tributaire de la qualité des échanges d’informations et du partage de sens qui sont générés par et dans ces réseaux. Organiser son organisation, c’est dynamiser la communication vécue dans les réseaux de l’établissement en fonction de ses finalités et au regard de ses résultats.

La communication dans une organisation est vue comme des échanges d’informations se produisant dans des flux « multiples, diversifiés et redondants » (Genelot, 2001, p. 174). Ces échanges se produisent entre :

  • les unités du niveau central et les unités du niveau périphérique;
  • les unités de chacun de ces niveaux.

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Entre des unités du niveau central et du niveau périphérique

Si, dans l’organisme humain, nous observons des échanges d’informations constants entre un système nerveux central et ses organes, il en va de même pour les échanges entre les unités du niveau central d’une organisation et ses unités d’action du niveau périphérique. Ces échanges, essentiels à l’action organisée, sont bidirectionnels. D’un côté, les informations du centre se rendent aux unités d’action, aux actrices et aux acteurs périphériques (opérants) afin de coordonner leurs actions et d’un autre, les informations des actrices, des acteurs et des unités d’action périphériques se rendent au centre afin de tenir compte de leur différence dans la coordination (Lawrence, Lorsh, 1986, Le Moigne, 1984).

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Ce double flux d’informations, du centre vers la périphérie et de la périphérie vers le centre, est absolument indispensable au bon fonctionnement de l’entreprise. Qu’un des deux soit défaillant et des déséquilibres se produisent. Bizarrement, c’est presque toujours dans le sens de la périphérie vers le centre « du bas vers le haut » comme on dit habituellement (car chacun sait que la tête est en haut!), que le bât blesse. Par manque d’informations remontantes, les directions  sont souvent aveugles sur les incohérences internes, sur la démotivation rampante, sur les ressources inemployées. (Genelot, 2001, p. 175)

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Entre des unités d’un même niveau, central ou périphérique

Il y a aussi communication entre les entités, les individus ou les groupes d’un même niveau, soit celui des opérations à la périphérie : enseignants, équipes-cycles, professionnels…; et celui de la coordination au centre : direction, conseil, comités... Cette communication entre unités d’un même niveau est essentielle à une coopération garante d’efficience tant dans la coordination que dans les opérations.

Les échanges entre les groupes à organiser

En ce qui concerne le pilotage, au-delà des échanges à susciter entre les actrices et les acteurs, ce sont principalement les échanges entre les groupes (équipes, comités, unités d’action, instances, comités de veille…) qui sont à organiser pour générer les finalités, l’intelligence, les décisions collectives et les communications pertinentes à la coordination et à la collaboration recherchées entre eux. Il apparaît donc primordial d’assurer des échanges d’informations de qualité entre ces unités.

Nous distinguons trois grandes modalités de communication entre les groupes (Corriveau, Boyer, Fernandez, 2010:

  • Communication à travers une participation multi-unités : Des membres de plusieurs unités (équipes-cycles, disciplinaire, conseil d’élèves…) participent à une activité commune, laquelle participation occasionne des échanges d’informations sur chacune des unités, par exemple : organisation d’une olympiade, soirée de remise des bulletins, redéfinition du code de vie de l’école, formalisation du projet éducatif…
  • Intermédiaire de communication : Certaines membres de différentes unités font circuler des informations entre celles-ci : les représentantes et les représentants au conseil enseignant, au CE, à un comité de travail, des « ambassadeurs » non officiels…
  • Communication directe : Des actions formelles d’une unité vers une autre pour lui transmettre des informations sur son unité : une équipe-cycle transmet son bilan d’année à l’équipe-cycle qui accueillera ses élèves, l’équipe du local de retrait présente son rapport annuel, le comité de veille pédagogique fait circuler son analyse des résultats des élèves dans une matière donnée…

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Une communication externe

La communication dans un établissement scolaire ne concerne pas uniquement des individus et des groupes internes à celui-ci. Elle se rapporte aussi aux multiples communications entretenues avec son environnement externe. Ainsi, assistons-nous à une multitude d’échanges d’informations et d’exercices de construction de sens partagé dans ces échanges avec des individus, des groupes et des organisations externes à l’école, et ce, que ce soit sous forme verbale, écrite, visuelle ou audiovisuelle. La communication externe entretenue par l’établissement comporte, entre autres, la communication dite institutionnelle par laquelle l’établissement s’efforce de véhiculer une image de marque dans sa communauté : feuillet de promotion, site Internet, présentation du projet éducatif, activité de portes ouvertes…

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