L’organisation de la participation
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Livre: | L’organisation de la participation |
Imprimé par: | Visiteur anonyme |
Date: | samedi 23 novembre 2024, 13:32 |
4.6 Organiser la participation à la décision |
Quelles conditions mettre en place pour que les processus décisionnels engagent les individus et les groupes à exécuter les décisions prises? Comment organiser la prise de décision pour générer une interprétation partagée des choix retenus suffisante pour assurer la cohérence entre les actions de chacune et de chacun? Quel type de participation instaurer pour associer les actrices et les acteurs concernés selon leur niveau de responsabilité vis-à-vis les choix à faire? Voilà des questions auxquelles des pilotes assurant non seulement la qualité des prises de décision, mais aussi une mobilisation solidaire à leur mise en application se doivent de répondre. Nous proposons ici un cadre d’organisation qui permet d’articuler la participation des individus, des groupes et des instances au processus décisionnel. |
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Des objets de décision Le premier élément du cadre organisationnel de la participation proposée se rapporte aux objets de décision. Si certains de ces objets peuvent commander une organisation de participation très élaborée, comme la formulation du projet éducatif ou l’élaboration du code de vie de l’école, d’autres peuvent être beaucoup moins exigeants à ce titre. Dans l’établissement scolaire, ces objets sont nombreux et de sources multiples. Pour plusieurs de ces objets de décision, une participation minimale est spécifiée dans des encadrements administratifs et législatifs de l’organisation scolaire de l’établissement. Quelques exemples québécois :
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Étapes de la prise de décision Le deuxième élément à considérer dans l’organisation de la participation aux décisions est les étapes de la prise de décision. St-Arnaud (2010) propose cinq étapes par lesquelles une décision est prise, soit : la définition de la cible commune (s’entendre sur quel objet portera la décision), l’échange d’informations à propos de faits et de perceptions sur le contexte et l’objet, la collecte des opinions, la délibération et le choix[1]. |
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Les actrices et les acteurs : parties prenantes de la décision Pour organiser la participation à la prise de décision, il est impérieux d’identifier les actrices et les acteurs concernés par la prise de décision et qui seront sollicités, d’une façon ou d’une autre, à une ou plusieurs de ses étapes. Les lieux de participation à la décision Dans l’organisation de la participation, les actrices et les acteurs pourront être interpellés à l’intérieur de regroupements particuliers, de lieux organisationnels où ils se réunissent formellement ou même informellement pour communiquer entre eux. Nous pensons ici, entre autres, aux équipes cycle, à l’assemblée générale des membres du personnel, à l’instance de gouvernance de d’établissement (IÉ), à des comités de travail, au conseil des enseignantes et enseignants (CÉ), aux regroupements de niveaux, etc. Il est possible aussi que chaque individu d’un groupe donné soit sollicité personnellement (par un sondage d’opinion ou à travers des rencontres informelles d’individus ciblés, par exemple). |
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Les types de participation à la décision Évoquer la participation aux décisions, est-ce à dire que tout le monde doit décider de tout, tout le temps? Poser la question, c’est y répondre. Il y a différentes façons de prendre part à un processus décisionnel à l’intérieur de chacune de ses étapes. Parfois, des groupes d’actrices et d’acteurs peuvent être consultés, d’autres fois ils peuvent être directement impliqués dans la décision et à d’autres moments, ils peuvent tout simplement ne pas en être informés. Différents types de participation sont à considérer pour chacun des groupes et à chacune des étapes du processus. Les choix de types de participation se déclinent en fonction de l’objet décisionnel et du contexte organisationnel en cause. Pour déterminer ces différents types de participation, nous nous sommes inspirés de la nomenclature classique de Tannenbaum et Schmidt (1958) sur les types de participation à la prise de décision en fonction d’un continuum de styles de leadership (Bergeron et al, 1979). Un continuum entre un dirigeant qui, dans un exercice d'autorité, prend seul la décision et l’annonce et un dirigeant qui, dans un exercice de leadership, incite le personnel à prendre l'initiative d’identifier le problème, d’énumérer des solutions et de choisir la solution. Voici un résumé de ces types de participation du continuum :
Nous retenons que les différents types de participation se retrouvent sur un continuum entre une absence totale de participation à une totale participation. Nous réinterprétons ce continuum dans la figure suivante :
D’un côté, une dirigeante peut ne pas informer et, à l’autre extrémité du continuum, elle permet à un groupe de décider de façon autonome en fonction d’un mandat qui lui a été confié. Entre ces deux pôles, la gestionnaire peut choisir de limiter la part de la décision à une stricte information sur celle-ci, elle peut aussi consulter à son propos ou même codécider avec les actrices et les acteurs concernés. Remarquons que les types de participation se situent sur un continuum et s’articulent selon différentes modalités de sollicitation et d’investissement. À ce titre, ce sont les pilotes qui choisissent ces modalités selon les types de participation qu’ils jugeront pertinents au regard de l’objet de décision, des étapes du processus, des actrices et des acteurs concernés et des lieux sollicités. |
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Au-delà même des règles et des lois auxquelles les pilotes doivent se soumettre concernant la participation des parties prenantes aux décisions, la décision de l’organisation de la participation leur appartient. À ce titre, pour certains dossiers jugés particulièrement névralgiques pour le développement de l’établissement tels le projet éducatif, un plan d’action, l’aménagement de l’horaire des cours et des activités ou autres, ils peuvent s’adjoindre un comité qui copilotera cette organisation de la participation. Dans ce comité, il y aura codécision en ce qui concerne l’organisation de la participation et les synthèses des données cumulées et des propos entendus. |
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Dans cette perspective, un comité de pilotage du projet éducatif, par exemple, aura le mandat d’organiser et d’animer la participation au processus décisionnel du projet. Pour ce faire, il recourra à différents types de participation selon les étapes de ce processus. À des moments, il informera sur le déroulement de la démarche et de ses activités qui aura lui-même décidé. À d’autres, il orchestrera une consultation dans différents lieux pour faire émerger une analyse collective de la situation et fera une synthèse des propos entendus. Ensuite, il pourra faire valider ces synthèses dans ces lieux et y suscitera des délibérations à propos des orientations de l’école. Il rédigera un document qui reflètera les orientations qui auront émergé du processus. Finalement, il déposera le document du projet à l’instance de gouverne afin qu'elle décide de son adoption. Un exemple d’organisation de la participation Afin d’illustrer nos propos, nous vous présentons un exemple d’une organisation de la participation à une prise de décision relative à une politique d’encadrement des élèves. Objets : Politique d’encadrement des élèves
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4.7 Rallier les parties prenantes par sa gestion |
Les gestionnaires recherchent certes une participation optimale des membres du personnel aux actions découlant des décisions prises dans l’établissement. Toutefois, pour que ceux-ci prennent part à l’action décidée ne doivent-ils pas estimer être partie prenante d’un collectif d’actrices et d’acteurs (équipe-cycle, équipe-école, comité…) concerné par la décision? N’ont-ils pas aussi à estimer pouvoir retirer une part des bénéfices escomptés de ces actions pour leurs élèves et pour eux-mêmes ou même pour leur collectif d’appartenance? Plus fondamentalement, n’ont-ils pas à se sentir interpellés d’une façon ou d’un autre en tant que partie prenante des décisions : être informé, être consulté, être considéré dans une codécision, décider?
Ces questions et plus particulièrement celle relative au processus de décision se rapportent à un mode de gestion particulier, celui de la gestion participative. Le degré ou le niveau de participation du personnel varie selon le style de gestion des dirigeants, le contexte, le degré d’implication du personnel et le partage ou la répartition du pouvoir. |
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La gestion participative est, avant tout, une autre façon de penser l’organisation, la voir comme un construit d’actrices et d’acteurs en constante évolution; des actrices et des acteurs qui aménagent un ordre particulier d’instant en instant. C’est une approche d’administration qui incite les actrices et les acteurs de l’organisation à s’engager dans ses processus de gestion, en les associant à la compréhension des situations, à la prise de décision et à l’évaluation.
À travers la gestion par les résultats et la recherche de la qualité des services publics, dont ceux de l’éducation, les gestionnaires sont invités à passer d’une « gestion réactive à une gestion proactive » (Rapport du Vérificateur général du Québec, 1999, rapporté par Mazouz, Leclerc, 2008) où « l’ajustement mutuel devrait être facilité par la distribution du pouvoir » (Mazouz, Leclerc, 2008, p. 244). Un rapprochement entre la décision et l’action est recherché, car cette proximité apparaît comme un gage de qualité.
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Participation à la réussite éducative Il est reconnu que la finalité de l’établissement est la réussite éducative; une réussite non pas en fonction de strictes cibles de résultats quantitatifs à atteindre plus ou moins imposées, mais une réussite relative à la mission attribuée à l’école et interprétée selon son projet éducatif; une mission qui fait sens pour les actrices et les acteurs de l’école et de sa communauté. Autour de cette large visée, ils pourront :
Organiser la participation autour de la réussite éducative, c’est assurer une traduction des aspirations des actrices et des acteurs dans les décisions de finalités de l’établissement; des finalités auxquelles ils se rallieront en s’attribuant, à travers leurs actions, un rôle dans la poursuite de la réussite visée pour leurs élèves. |
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Contribution des participantes et participants Vous êtes invités à commenter et enrichir les documents par vos commentaires, des observations sur votre pratique et votre contexte de pilotage. |
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