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La communication essentielle à l’organisation de l’action

La communication introduction

Site: Pilotage de l'établissement
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Livre: La communication essentielle à l’organisation de l’action
Imprimé par: Visiteur anonyme
Date: samedi 23 novembre 2024, 13:32


                                                

3.1  S’organiser par la communication 

                  Les activités de gestion reposent à 80 % sur la communication. Les organisations doivent d’abord en prendre conscience, bâtir des structures organisationnelles efficaces dotées de moyens adéquats utilisés à bon escient.

(Devirieux, 2008)

La communication, le sang de l’organisation au cœur de son pilotage

La communication, comme le sang dans un organisme biologique, est essentielle à l’existence même d’une organisation. Elle transporte les informations, tels des nutriments, vers chacune des composantes et de ses sous-systèmes afin qu’il y ait production d’actions organisées. Nous reconnaissons que le processus d’échange d’informations qu’est la communication organisationnelle est essentiel au pilotage d’un établissement scolaire et nourrit chacun de ses sous-systèmes.

Le sous-système de communication dans le pilotage de l’établissement


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Peut-on envisager une finalité, exprimée dans un projet éducatif par exemple, qui n’a pas été discutée et diffusée; une intelligence et des conceptions, des propositions d’amélioration de l’enseignement de la lecture qui n’ont pas été rendues collectives par les échanges; des décisions, à propos des règlements d’élèves par exemple, qui ne sont ni discutées, ni partagées; une information, sur de nouveaux programmes qui ne circule pas, et des unités d’opération, une équipe-cycle refermées sur elles-mêmes? Au-delà de l’apparente trivialité des exemples fournis, ceux-ci illustrent comment la communication est non seulement omniprésente dans l’établissement, mais comment elle est essentielle à son organisation. Un pilotage qui met en place des conditions d’une communication optimale met en place les conditions d’une organisation d’établissement optimale.

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La communication est ce qui donne existence et cohérence à un système. Pas de communication, pas de système! Les interactions, les régulations, la perception de finalités partagées ne sont possibles que par la communication. Pour les personnes qui ont à piloter des systèmes complexes tels que les entreprises, les administrations, les collectivités locales, la responsabilité première est de créer et de maintenir cette communication, à la fois irrigation et partage, qui donnera vie et sens à la collectivité. (Genelot, 2001, p.  167)

Une bonne communication est essentielle à l’intérieur d’une organisation, car elle permet aux individus et aux groupes de transmettre de l’information, d’éprouver de la satisfaction au travail et de s’acquitter pleinement de leurs fonctions. (Bergeron, 2006, p. 508)

3.2  Être au centre des communications
La direction est le « centre nerveux » de l’établissement par lequel circule une grande quantité d’informations organisationnelles à travers ses multiples communications internes et externes, formelles et informelles.

 

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Le gestionnaire est le centre nerveux de l’unité. C’est-à-dire son membre le mieux informé, du moins s’il fait bien son travail (de Barnard, 1938, cité par Mintzberg, 2010, p. 71)

De cette position centrale, la direction se doit de faire une large part à l’observation et à l’écoute afin de percevoir les signes révélateurs des difficultés, des réussites, des blocages et des transformations pouvant être présents. À ce titre, l’image d’une direction qui « marche son école » est illustratrice d’une telle posture d’écoute dans une communication informelle.

Cet exercice d’écoute peut être, à travers le pilotage pratiqué dans l’école, élargi par un dispositif de veille tel que nous le verrons ultérieurement dans le chapitre sur la veille stratégique. En effet, en instaurant des lieux de veille (comités et autres) qui ont le mandat d’observer des objets névralgiques pour le développement de l’établissement, la direction élargit et optimise son rôle de « centre nerveux » par le biais d’un réseau de communication consacré à l’observation d’indicateurs et d’actions réalisées.

Pour conclure sur le rôle de la communication, je dirais que la gestion est un travail de traitement de l’information. Le gestionnaire peut exceller en ce domaine grâce à l’écoute, à l’observation, à la clairvoyance et, bien sûr, à la discussion. Toutefois, cela peut mener au surmenage ou à la frustration. D’un côté, il y a une tentation de foncer et d’être au courant de tout […]. Évidemment, cela peut encourager la « microgestion » : le gestionnaire se mêle alors des affaires des autres. De l’autre côté, il y a la « macrogestion » : le gestionnaire ignore tout simplement ce qui se passe. (Mintzberg, 2010, p. 74)

 

 

  3.3  Vivre la reddition de compte comme un exercice de communication

L’opération de reddition de comptes que doit assumer l’établissement, souvent conformément à ses encadrements nationaux  est une opération de communication externe. Elle s’inscrit dans la perspective d’un rapprochement entre les unités ou agences de services publics et la communauté qu’elles desservent. Ainsi, est introduite, dans les systèmes nationaux d’éducation,  une obligation pour les établissements d’un rendu de comptes  souvent annuel.

 

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Si les prescriptions de reddition de compte se rapportent particulièrement  à la communication externe de l’établissement, il n’en demeure pas moins que les processus d’évaluation et de mise en valeur des réalisations et des résultats de l’école qui lui sont associés peuvent s’avérer pour sa direction un levier important pour le développement de l’établissement et, en ce cas, l’opération annuelle de rendu de comptes comporte un volet de communication organisationnelle interne important. En matière de pilotage de l’établissement, cette opération peut être vue comme une occasion de communication «organisante» par laquelle s’élargit  l’intelligence collective de la situation et des résultats obtenus et où les décisions de finalités et d’action sont revisitées. La définition de la reddition de comptes formulée par une commission scolaire québécoise  illustre bien cette double incidence communicationnelle externe et interne pour les établissements.

Conformément aux principes de transparence, la reddition de comptes est l’obligation de répondre de l’exercice d’une responsabilité qui a été déléguée. Elle suppose un partage des pouvoirs et responsabilités et de l’imputabilité qui en découle. De plus, elle consiste à assumer la responsabilité d’un rendement en relation avec les objectifs ciblés et de faire la démonstration du niveau d’atteinte des résultats. Plus spécifiquement, la reddition de comptes doit faire le lien entre la mission, le plan stratégique, les projets éducatifs, les obligations législatives, les capacités organisationnelles, l’utilisation des ressources allouées et les résultats atteints.

La reddition de comptes constitue un levier de mobilisation visant à développer la solidarité entre les différents intervenants du milieu.

C’est aussi «un exercice positif de questionnement, qui encourage à poursuivre ou à modifier certaines approches de la pratique éducative ou administrative et qui permet à chacun d’être mieux informé pour mieux former et performer». ( CS Marie-Victorin, 2006)

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Dans une telle perspective de communication organisationnelle non seulement externe, mais aussi interne, la direction et l’instance de gouverne de l’établissement instaurent des modalités de pilotage du processus de reddition de comptes visant à créer des conditions de communication interne favorables aux échanges d’informations et aux discussions d’évaluation sur ses cibles, et ses plans. Dans ces communications, les orientations du projet de l’établissement seront aussi considérées pour vérifier leur développement. Des outils tels que le tableau de bord et la carte stratégique de l’établissement prennent ici tout leur sens comme outils de communication. Une communication interne formelle et informelle autour d’une reddition de comptes à travers une diversité de réseaux dans l’école et de modes de communication écrits ou verbaux n’offre-t-elle pas des occasions de réaffirmation ou de création de sens partagées entre les actrices et les acteurs internes de l’école?

 

 

Contribution des participantes et  participants

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