La gestion d’un établissement scolaire commande une multitude, en nombre et en variété, d’opérations à mener. Cette multitude d’opérations génère chez les gestionnaires, comme l’indique Mintzberg (1984) et Mintzberg (2010), non seulement un rythme soutenu de travail, mais aussi une fragmentation et une discontinuité dans leurs activités : « le gestionnaire est sans cesse poursuivi par ce qu’il pourrait et devrait faire » (p. 41). Dans ce contexte de travail, il n’est pas étonnant que cet auteur en arrive à observer une propension à l’action chez eux : « les gestionnaires aiment l’action, les activités qui changent et qui s’enchaînent; ils adorent les tâches qui sont concrètes sans être routinières » (p. 42). Il parle d’un « syndrome de la superficialité » qui guette les gestionnaires. Pour contrecarrer ce syndrome, les gestionnaires reconnus compétents développent une capacité de réflexion dans l’action, de « réfl’action ». Au-delà des occupations de gestions accaparantes, nous postulons, à la suite de travaux de Leclerc (2007), que les gestionnaires compétents ont constamment en tête des préoccupations à partir desquelles ils modulent leurs actions. Au-delà d’attitudes d’actions/réactions ou même de commandes/exécutions, ces gestionnaires demeurent en « état d’éveil mental » face aux évènements rencontrés et à leurs effets. À travers la multitude de stimuli, ils arrivent à maintenir une direction, à orchestrer leurs interventions en fonction d’une destination plus ou moins formalisée se précisant à la lumière des évènements : une « destination chemin faisant » pour reprendre l’expression d’Avenier (1997).
|
141
|