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Des communications à organiser

3.6  Entretenir des communications porteuses de sens partagé

Le pilotage d’un établissement à travers les divers réseaux de communication du centre et de la périphérie, formelle et informelle, interne et externe est complexe. Les individus et les groupes y interviennent selon des références et une logique qui leur sont propres et qui peuvent être très souvent source d’incompréhensions. Dans cette dynamique interactive, il peut être difficile de faire émerger un sens partagé propice aux réalisations et au développement de l’établissement et à l’atteinte de ses visées. Dans cette complexité, le défi est de faire apparaître les liens de dépendance entre les décisions prises dans ces réseaux et de susciter des ajustements afin de maintenir une cohérence entre eux au regard des finalités partagées. Pour susciter un sens partagé au regard des décisions, celles-ci doivent continuellement être interrogées en fonction des finalités.

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Chaque groupe d’acteurs se détermine donc pour une bonne part selon une logique qui apparaît floue aux autres groupes d’acteurs. Rien ne permet d’affirmer que la combinaison de ces choix s’avèrera cohérente ou optimale. Le seul moyen d’aller vers plus de cohérence est de créer des liens de dépendances et d’ajustement entre les diverses décisions. Le contrôle de gestion, par exemple, ne doit pas être une machine à déterminer a priori un optimum théorique, mais il doit susciter de multiples processus d’ajustement entre les différents acteurs et niveaux de logiques. (Genelot, 2001, p.  176)

Dans les établissements scolaires, lorsque les finalités sont peu questionnées et peu affirmées et lorsqu’il y a absence d’instruments de pilotage collectif de type tableau de bord, il est certes difficile de susciter les ajustements requis entre les groupes et les individus. Ces ajustements devraient s’opérer au nom de quelle logique si les arbitrages collectifs sur les orientations d’actions ne sont pas effectués en amont et constamment rappelés? Dans nos écoles, le projet collectif et, plus largement, l’intelligence collective de laquelle découlent des choix stratégiques, au-delà des actions projetées et même des cibles opérationnelles établies, sont-ils suffisamment consistants pour alimenter la communication entre les individus et les groupes à propos de la collaboration à établir? En une telle absence de consistance, ne nous retrouvons-nous pas dans des communications, des échanges d’informations et des constructions de significations qui contribuent peu à des conceptions et à des décisions collectives permettant une régulation optimale des opérations de l’établissement?

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Si la communication est organisante, à quelle fin l’est-elle?